Cyberattaque contre une PME française - illustration d'une entreprise en difficulté après une attaque numérique.
Le 20 mars 2025, Ouest-France publiait un article glaçant sur la société angevine Octave, placée en liquidation judiciaire après avoir subi une cyberattaque majeure.
Trente-huit emplois. Une entreprise solide. Et pourtant, tout s’effondre. 👉 Lire l’article original
Octave avait pourtant tout pour réussir : fondée en 1996, récemment rachetée par un groupe canadien, nouvellement installée dans de beaux locaux à Angers. Cependant, à la première déflagration numérique sérieuse, tout s’effondre. Et on découvre, entre les lignes, que la cyberattaque n’était que le coup de grâce infligé à une organisation qui n’était pas prête.
L’entreprise opère dans le numérique, mais rien n’indique que les collaborateurs aient été formés à la cybersécurité.
La sensibilisation ? Inexistante.
Quant aux simulations, elles n’ont jamais été envisagées.
Et la culture cyber, elle brillait par son absence.
En conséquence, une attaque a paralysé les services pendant six semaines, provoquant un effet domino qui a mis la boîte à genoux.
Quand on ne forme pas ses équipes à repérer les signaux faibles, à gérer un phishing, à adopter des gestes simples (MFA, segmentation réseau…), on prépare le terrain pour le chaos.
Rien ne laisse penser que l’entreprise disposait d’un Système de Management de la Sécurité de l’Information (SMSI).
Aucune certification ISO 27001.
Aucun audit de sécurité.
Et pas de gouvernance des risques numériques.
Sans cadre formel, on joue à la roulette russe avec ses données, ses clients, sa réputation.
Une attaque qui bloque la trésorerie pendant six semaines, et… aucun amortisseur financier ?
Pas la moindre prise en charge de la perte d’exploitation ?
C’est comme découvrir que son restaurant a brûlé… et que l’assurance ne couvrait pas la cuisine.
En 2025, ne pas être couvert face au risque cyber, c’est une faute professionnelle stratégique.
Le plus tragique ? L’absence totale de gestion de l’e-réputation.
Aucune communication de crise.
Aucun message rassurant aux clients.
Et aucune stratégie de reconquête.
Or, dans une crise cyber, la transparence est une arme. Octave s’est tue. Et dans le silence, la réputation s’est effondrée… plus vite que les serveurs.
Octave n’a rien d’un cas isolé.
En France, des centaines de PME vivent exactement la même insouciance numérique.
Proposer un audit ? « Trop cher. »
Parler formation ? « Pas maintenant. »
Suggérer un plan de continuité ? « On verra si ça arrive. »
Par conséquent, tout le monde joue au poker… avec les données, les clients, et les emplois.
Ce qui a tué Octave, ce n’est pas juste la cyberattaque.
C’est :
En 2025, une PME tech sans stratégie cyber, c’est comme un pilote sans ceinture à 300 km/h.
Il est temps de s’inspirer des pays baltes – Lituanie, Estonie, Lettonie – qui ont compris que la souveraineté numérique commence par la protection des plus petits.
Voici ce que la France doit mettre en œuvre immédiatement :
Pas de gadgets, pas de PowerPoint. Du terrain, du concret, un référent par secteur.
Par subvention directe ou abonnement à petits paliers, adapté à leur trésorerie réelle. Parce qu’on ne peut pas demander à une entreprise à genoux de se payer une armure.
Et ça commence par les dirigeants. Un patron non formé ne peut pas protéger ce qu’il dirige.
Gratuite, accessible, concrète. Pour prévenir, entraîner, équiper. Pas juste alarmer.
Et surtout : pas une plateforme pour le CAC 40. **Une plateforme pour toutes les sociétés **